Ben voilà, nous sommes de retour. Nous avons quitté un 30 degrés à Paris samedi dernier pour atterrir avec un 7, du vent et de la pluie à Québec.
J’ai troqué cet horizon:
Pour celui-ci:
Cette falaise-ci:
Pour cette falaise-là:
Et je passe maintenant mes journées à ce bureau-ci:
Plutôt qu’à ce bureau-là :
Je ne peux faire autrement que vous exprimer la tristesse que je ressens d’avoir du quitter la France pour revenir. Tellement de choses me manquent et pas nécessairement les plus belles ou les plus extravagantes…. Ici, j’ai la désagréable impression d’être entre parenthèse alors qu’en France j’avais l’agréable impression d’être libre. Libre de m’exprimer, de ressentir, d’avoir de la folie dans ma vie…Peut-être qu’avec le temps je me sentirai revivre à nouveau mais en ce moment c’est “pilote automatique”.
Si je devais vous détailler l’actif et le passif des deux pays, j’ai bien peur que le Québec serait dans le très passif. Le contact avec les gens est plus difficile, plus codifié. Ce besoin de faire consensus, de tout contrôler, de contenter tout le monde m’épuise. Ici pas un mot plus haut que l’autre. Comme le disait un parolier dans une entrevue regardée hier, la devise du Québec devrait être “pas de chicane dans ma cabane”.
Contrairement à la croyance populaire, la vie en France est moins chère (mais plus chair). Les bonnes choses sont beaucoup plus abordables, plus démocratisées là-bas. Ici, ne mange pas de foie gras et ne boit pas de champagne qui veut. Ces produits sont réservés à la classe supérieure puisque très onéreux. Idem avec le vin, les légumes fins, les champignons, les pâtisseries…..etc. etc. Le seul poste budgétaire mis à mal est le loyer même si je suis à peu près certaine qu’en cherchant bien il doit y avoir moyen de trouver un endroit où vivre à un prix raisonnable en France.
Le mode de vie américain me semble si individualiste maintenant…. Sans voiture impossible de faire quoi que ce soit. Les petites échoppes ont depuis longtemps été remplacées par des méga-centres où tout se retrouve au même endroit à l’extérieur des quartiers. Dans notre quartier pas de café, pas de bar-tabac, pas de petits commerces où faire la rencontre des gens du coin. Pas de bancs de bois où s’asseoir tranquillement pour regarder la vie et les gens passer….
Je vous avais promis un bilan mais j’ai bien peur de ne pas y être prête encore. Pour l’instant tout ce dont j’ai envie c’est de tout quitter ici afin de m’installer là-bas… Je tenterai à nouveau le bilan la semaine prochaine. Peut-être que les blues m’auront d’ici là quittée en me laissant un nouvel équilibre.