samedi 3 décembre 2011

Ouais bon, j’ai mis longtemps, et alors ? Quelque chose à redire?

 


Un bilan, un bilan….Plus facile à dire qu’à faire hein  ?  Faut d’abord digérer, prendre une saine distance, se ré acclimater à la petite routine métro-boulot-dodo du quotidien… Et en plus, dans mon cas, m’acclimater à de nouvelles tâches et de nouveaux collaborateurs ! 

En fait je crois qu’au fond j’ai préféré éviter de penser à la France, puisque lorsque je me laisse aller à le faire, il  me vient la très forte envie de foutre ma vie d’ici en l’air pour aller m’installer à Paris… Bon, je me domine, faut pas croire que je serais du genre à le faire sur un coup de tête mais quand même, ça me trotte dans la tête comme la pendaison dans la tête d’un dépressif suicidaire.  D’autant plus que mon intégration dans mes nouvelles fonctions ne se fait pas sans heurts et grincements de dents.

Que vous dire de la France ? 

Mariée à un Breton de chez Bretagne, je suis bien au fait du tristement célèbre chauvinisme Français (nier cela ne fera que vous enfoncer d’avantage, croyez-moi).  Depuis son arrivée ici j’ai  tout entendu…. mais je dois admettre que certaines des choses qu’il m’a serinées à satiété s’avèrent partagées par votre humble écrivaillonne (même si je ne l’admettrai devant lui que sous la torture) dont entre autre ce cliché : C’est le plus beau pays du monde !

C’est le plus beau pays du monde parce-qu’il y a tout… Il y a Paris….qui ne sent rien d’autre que Paris.  Ville lumière unique catégorie en elle-même.   Il y a la Bretagne, ses gens un peu rudes et pas trop certains de vouloir se noyer dans un pays, gens si semblables à ceux  que je côtoie au Québec…Il y a la Côte d’Azur et la Provence pays de chaleur humaine et de mer bleutée…Il y a les montagnes, la ville, la campagne, la mer, l’histoire, la modernité, les traditions, les protocoles et la liberté…. Je m’emporte un peu là, non ?

029Paris
la côte sauvage de la Bretagne
La Côte d’Azur

Reprenons…

Comme je l’ai dit dans un billet précédent, Paris m’a révélé combien il peut être agréable de faire partie d’une société plus dense.  J’ai beaucoup apprécié vivre au sein d’un quartier vivant et grouillant.  Les petites échoppes, les cafés, les bars-tabacs, les boulangeries ont été pour moi autant de raisons d’échanger chaque jour avec des gens ouverts aux discussions les plus diverses même et surtout si ces dernières provoquent des chocs d’idées qui peuvent s’avérer dérangeants, voire violents.  J’y ai senti la France et la différence Française.

Curieusement ce matin un article du journal a attiré mon attention.  Paris pas très accueillante, qu’on y disait…  Et le ministre de j’sais plus quoi de suggérer que la France se plie au mouvement mondial et ouvre ses commerces le dimanche.  Nooooooooon !  Mais ça va pas ça, ça va pas du tout !   Pourquoi donc irais-je en France si elle se transforme en Montréal ou en New-York ?  La France est différente et c’est précisément ce que j’y apprécie…. Foutez-nous la paix avec votre mondialisation !

Au cour de notre voyage, l’endroit m’ayant déçue aura été la Normandie.  Peu de contacts avec les gens qui, en cette fin de saison touristique, semblaient en avoir par dessus la tête des visiteurs.  Bien que l’endroit soit superbe en soi et qu’il y ait là une valeur historique indéniable, j’y ai vu les mêmes choses qu’au États-Unis, au Mexique ou aux Bahamas : Une génuflexion devant le Dieu du tourisme de masse et une dénaturation désolante de sa spécificité.  À preuve de ceci, il m’est à ce jour impossible de dire à quel endroit ont été prises les dizaines de photos que notre ordinateur contient.  Triste bilan pour un si bel endroit.
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Je me suis sentie forcée il y a peu de choisir mon camp;  Suis-je de droite, de gauche, d’extrême droite, d’extrême gauche ou alors whisky tiède avec des glaçons ?  J’en sais rien pour tout vous dire.  Je n’adhère à l’ensemble des idées d’aucun parti.  Bien que je vote Québec-Solidaire (et en soit une fière membre) et NPD, certaines de mes convictions reçoivent un accueil plutôt froid auprès de mes gauchistes de concitoyens.  Vous permettez que je m’explique ?

J’ai peur.  Voilà, c’est dit.  J’ai peur de me réveiller un jour en me demandant où je me trouve et de ne pas être en mesure de le déterminer en regardant autour de moi… J’ai peur qu’à force d’accueillir l’ailleurs chez-moi, chez-moi n’existe plus.  N’allez surtout pas croire que je sois sans cœur et que je refuserais asile à un réfugié d’un pays en guerre mais j’ai peur.

Mes trop courtes études m’ont bien peu préparée à trouver des solutions concrètes et j’en suis triste mais suis-je donc la seule à avoir cette peur ?  N’y a-t-il pas quelque part un sociologue compétent qui puisse suggérer une façon d’intégrer l’ailleurs sans que nous ne devenions tous des étrangers ?

Enfin…Je m’égare encore et pour rajouter à la pression je sens que ma tendre moitié s’attend à un tout autre billet de ma part mais c’est la façon dont je ressens les choses aujourd’hui et je n’y peux rien…

Bon peut-être ais-je tant aimé Paris parce-que je n’ai pas visité ses banlieues mais n’empêche que j’y ai vus des maghrébins, des italiens, des chinois, des russes et des africains intégrés.  Chacun était Parisien, fier de l’être et répandait autour de lui cette fierté de faire partie d’un tout.  Dans le quartier de la Bastille où nous logions, le bar-tabac était tenu par des Chinois, le cordonnier de chaussures de clown était visiblement Africain, le gentil monsieur du café Internet était Beur et des Russes avaient eu la bonne idée de nous faire partager leurs goûts culinaires juste à côté de l’école primaire….  Tous étaient Parisien et ne faisaient partie d’aucun ghetto.  Ils parlaient un français irréprochable et faisaient partie d’un tout que j’ai beaucoup, mais alors là très très beaucoup, aimé.

Ils aiment tous bien manger et bien boire, ils apprécient tous l’architecture du quartier, ils sont ouverts aux autres et ferment tous leurs portes le dimanche; en gros ils se considèrent pour ce qu’ils sont : Parisiens.  Heureux et fiers de l’être !

Au réveil, en jetant un oeil autour de moi, je savais toujours où je me trouvais...

dimanche 9 octobre 2011

Puisque toute bonne chose a une fin….

 

Ben voilà, nous sommes de retour.  Nous avons quitté un 30 degrés à Paris samedi dernier pour atterrir avec un 7, du vent et de la pluie à Québec.

J’ai troqué cet horizon:

 

Pour celui-ci:

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Cette falaise-ci:

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Pour cette falaise-là:

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Et je passe maintenant mes journées à ce bureau-ci:

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Plutôt qu’à ce bureau-là :

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Je ne peux faire autrement que vous exprimer la tristesse que je ressens d’avoir du quitter la France pour revenir.  Tellement de choses me manquent et pas nécessairement les plus belles ou les plus extravagantes…. Ici, j’ai la désagréable impression d’être entre parenthèse alors qu’en France j’avais l’agréable impression d’être libre.  Libre de m’exprimer, de ressentir, d’avoir de la folie dans ma vie…Peut-être qu’avec le temps je me sentirai revivre à nouveau mais en ce moment c’est “pilote automatique”. 

Si je devais vous détailler l’actif et le passif des deux pays, j’ai bien peur que le Québec serait dans le très passif.  Le contact avec les gens est plus difficile, plus codifié.  Ce besoin de faire consensus, de tout contrôler, de contenter tout le monde m’épuise.  Ici pas un mot plus haut que l’autre.  Comme le disait un parolier dans une entrevue regardée hier, la devise du Québec devrait être “pas de chicane dans ma cabane”. 

Contrairement à la croyance populaire, la vie en France est moins chère (mais plus chair).  Les bonnes choses sont beaucoup plus abordables, plus démocratisées là-bas.  Ici, ne mange pas de foie gras et ne boit pas de champagne qui veut.  Ces produits sont réservés à la classe supérieure puisque très onéreux.  Idem avec le vin,  les légumes fins, les champignons, les pâtisseries…..etc. etc. Le seul poste budgétaire mis à mal est le loyer même si je suis à peu près certaine qu’en cherchant bien il doit y avoir moyen de trouver un endroit où vivre à un prix raisonnable en France.

Le mode de vie américain me semble si individualiste maintenant…. Sans voiture impossible de faire quoi que ce soit.  Les petites échoppes ont depuis longtemps été remplacées par des méga-centres où tout se retrouve au même endroit à l’extérieur des quartiers.  Dans notre quartier pas de café, pas de bar-tabac, pas de petits commerces où faire la rencontre des gens du coin.  Pas de bancs de bois où s’asseoir tranquillement pour regarder la vie et les gens passer….

Je vous avais promis un bilan mais j’ai bien peur de ne pas y être prête encore.  Pour l’instant tout ce dont j’ai envie c’est de tout quitter ici afin de m’installer là-bas… Je tenterai à nouveau le bilan la semaine prochaine.  Peut-être que les blues m’auront d’ici là quittée en me laissant un nouvel équilibre.

dimanche 2 octobre 2011

Paris en grande finale

 

Comme apothéose on a fait gros. Le Concorde Opéra et dîner au Train Bleu.  Bon, ça nous a coûté mon salaire de deux semaines mais il fallait quand même bien le faire au moins une fois, non ?

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Le grand hall de l’hôtel…. difficile de tout prendre en une seule photo puisqu’il est immense …

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Le couloir menant à notre chambre….

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La chambre…encore une fois dif024ficile de tout vous montrer…. Les meilleurs lits que j’ai rencontrés depuis très très longtemps….

Et la vue….. J’attire votre attention sur la toute petite tour qui éclaire au loin…. La tour Langevin….

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Après une petite sieste bien méritée, nous nous sommes préparés pour notre dernier dîner…

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et direction Le Train Bleu.  Quel endroit mais quel endroit !  L’édifice, la nourriture, le service….Tout mais absolument TOUT a été parfait…. Je vous fait faire un petit tour ? Allez….

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Mais encore….

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Oh et puis zut….

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Nous avions tous deux choisi le menu '”Dégustation”.  Sept plats plus merveilleux les uns que les autres et un service impeccable.  Un peu plus et on adoptait notre serveur et notre Maître D tellement ils étaient aimables et charmants.

Ceci dit je me rétracte.  L’hôtel, bien que tout à fait charmant est l’affaire d’une fois mais le Train, j’y retournerai dès notre prochaine visite à Paris l’an prochain. Un cadeau de nous à nous fait avec amour puisque tout compte fait, considérant le plaisir et les souvenirs que nous en ramenons, le prix était raisonnable.

Je vous reviens après un peu de repos pour vous raconter le retour au bercail qui lui, fût tout sauf agréable….

vendredi 30 septembre 2011

Cassis ou le paradis sur terre

 

Quelle tristesse de n’avoir découvert cet endroit merveilleux que maintenant…

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Ça, c’est la vue que nous avions de l’autoroute, à l’entrée de la ville. 

Dans notre désir de cesser de bouger afin de prendre un peu de repos, nous avions annulé notre chambre à l’hôtel de Marseille.  Malheureusement pour nous, nous n’avions pas vérifié  d’abord à quelle heure partait notre train ce matin…. Lorsque nous avons réalisé qu’il partait de Marseille à 6h28 et qu’il nous faudrait donc quitter Fréjus aux environs de 4h du matin, nous avons eu un léger haut le coeur.

Nous avons tenté de réserver une chambre à Marseille à nouveau mais, pour une raison que j’ignore, c’était mission impossible.  La chance nous a conduit jusqu’à Cassis…. 

Un petit port mignon comme tout :

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Des restos fabuleux :

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Des petites rues et des places tout à fait pittoresques et charmantes :

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Sans oublier les Calanques et leur plages désertes :

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Je suis sans mots….. Quel endroit adorable rempli de gens tellement gentils…. Deux petits mots seulement peuvent le décrire : Le bonheur

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Nous sommes maintenant arrivés à Paris pour notre dernière journée en terre Française…..Ce soir nous dînons au Train Bleu et demain matin nous retournons à la maison.

Un bilan s’impose toutefois puisque j’ai souvent été pressée par le temps et j’ai encore tant d’impressions et de ressentis à partager avec vous….. Je monopoliserai donc votre attention quelques jours, le temps de laisser descendre ce flot d’émotions.

À demain