lundi 5 septembre 2011

Petite réflexion parisienne

 

Ben voilà, c’est l’heure de quitter Paris.  Nous nous promettons déjà de revenir l’an prochain mais d’en faire notre seule destination.  Hier soir, finalement, j’ai dîné toute seule.  Notre ami Bernard tardait un peu et mon estomac n’en pouvait plus d’attendre depuis le petit déjeuné.  Je me suis donc attablée devant un steak-frite sur le trottoir du bar-tabac du coin.  Qu’est-ce que c’était bien d’être là, au milieu des passants qui rentraient du boulot et de juste “vivre” ce moment….J’avais amené un livre, croyant ressentir le besoin d’avoir l’air occupée mais non, je me suis contentée de regarder les gens, de saluer ceux qui me reconnaissent déjà et de sourire bêtement en jetant des miettes de pain aux pigeons.  Avant que le Brouilly ne m’embrouille, j’ai eu le temps de réfléchir à notre séjour ici et curieusement  je ne retiens pas de cette ville ce que j’aurais crû y retenir.

Je savais bien sûr que je serais charmée par ses monuments, ses musées, son histoire vivante mais j’y ai surtout trouvé une ville humaine, beaucoup plus humaine que les villes où j’ai vécu au Québec.

Ici, la ville est au service des gens et pas le contraire.  Le dimanche, tout est fermé parce-que tout le monde a le droit de se reposer au moins une journée par semaine.  Je n’ai fréquenté aucune  toilette qui n’ait pas de murs et portes du plancher au plafond (s’il y a bien un endroit où nous devrions bénéficier d’un peu d’intimité, il me semble que c’est là) alors que chez-nous, pour sauver quelques dollars, on nous demande presque de faire nos besoins en groupe.

Les fenêtres sont équipées soit de volets, soit de rideaux métalliques qu’on ferme le soir venu ou lorsqu’on veut signaler aux visiteurs que nous ne sommes pas disponibles.   Je trouve ça honnête.  Rares sont ceux, au Québec, qui oseraient dire ouvertement qu’ils n’ont envie de voir personne.  Notre héritage britannique nous obligeant à la politesse et à la rectitude, nous ouvrons la porte et répondons au téléphone qu’on en ait envie ou pas….

Ici, même les rues sont faites pour les humains.  Très étroites et parsemées de dos d’ânes, elles refusent de se plier à la loi des voitures et si un idiot trop pressé en vient à klaxonner dans le vain espoir de faire accélérer les choses, il y a toujours quelqu’un pour gentiment lui signifier : “Ben t’as qu’as prendre le métro, connard”.  J’aime bien.  Les rues sont vivantes et appartiennent à ceux et celles qui foulent leur trottoirs, pas aux machines.

Mais par dessus tout, ce qui me manquera, c’est la convivialité de cette ville.  Chez-nous tout est trop grand et pour trop peu de gens.  Dans ce quartier de Bastille qui nous a si aimablement accueillis, chaque petit bout de rue compte son boulanger, son bar tabac, ses restos, ses pressings et ses habitants heureux d’y être et d’y vivre leurs vies.

J’y ai vu un papa qui avait mis sur son immense vélo sa toute petite fille.  Les pieds de l’enfant pédalaient dans le vide et son papa la poussait.  Son visage n’était plus qu’un sourire qu’elle vous offrait la tête haute,  fière qu’elle était de maintenant être une “grande”.

J’y ai vu des centaines de chiens sans laisses puisqu’ils connaissent tous les gens du quartier.  En compagnie de leur propriétaires qui suivent quelques pas derrière, ils viennent saluer les passants et quémander quelque caresse.

J’y ai vu des gens s’engueuler un bon coup et ensuite s’attabler devant un verre.  Les gens ont ici  le droit d’être en désaccord sans pour autant être des fauteurs de trouble.

J’y ai vu la vie et elle va me manquer.

13 commentaires:

  1. Bonjour Nath,
    C'est assez marrant ta description, en lisant, je me disais, elle me rappelle un village, mais, dans les villages, (pas tous, bien évidemment) on supprime le petit commerce, le petit café qui rassemble tous les anciens qui viennent y taper le carton voire leurs dernières jours... la boulangerie etc et ils deviennent villages-dortoirs.
    Qu'est ce qui nous parlent de Paris ici finalement (si nous n'y allons pas) la TV ? les gens de passage d'une journée et ça n'a rien à voir avec ton récit et c'est tant mieux finalement. Le parallèle avec ton propre environnement permet de se rappeler qu'on a de la chance d'avoir un tel pays.
    Bon, je crois qu'il faut quand même souligner que tu as un guide qui est amoureux de Paris, qui sait te montrer l'incontournable, aussi, ça aide. Si tu suivais un travailleur dans son périple hebdomadaire, le constat serait il identique ? ... euh en lisant ton ressenti parisien, je suis persuadée que oui ;)

    Pour l'instant, c'est moi le travailleur et toi la touriste alors, je nous souhaite une bonne journée dans nos différentes occupations hein ?

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  2. Chère Nat,
    Je ressent déjà de la mélancolie ... Tu quittes quelque chose à reculons ... Mon Dieu qu'il te sera difficile de revenir au Québec ... Si j'étais à ta place, je le serais probablement aussi.
    Toute cette culture, beauté, histoire est assurrément très enivrant à expérimenter. Mais ton périple n'est pas terminé. Imagine tous les souvenirs que tu auras dans la tête. Bonne continuation .... Sylvie

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  3. C'est pas si pire Sylvie....J'ai hâte de découvrir le reste aussi, ne t'en fais pas. Ce soir nous sommes au Tréport et demain matin nous irons à Dieppe. Je te mets des photos dès que possible.

    Et pour Colette, il faut bien te rendre compte de la chance que tu as de vivre ici. Quant à moi, mon passage à Paris m'aura redonné envie de vivre un peu plus vers le centre-ville puisqu'à Québec, c'est le seul endroit où il y ait un semblant de communauté....

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  4. eh bien, ça ne donne vraiment pas envie de vivre à Quebec dis donc...

    Dieppe, voyage de fin d'année scolaire... 13 ans, ça date pas d'hier. Je me souviens d'un musée de vieux gréements...qui ne m’intéressaient pas du tout. On dit 'vieux cons', mais 'jeunes cons', ça existe aussi hein ? :) :) :)
    Colette

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  5. euhhh c'est quoi ce nom de blog (un vieux truc qui doit trainer quelque part)??? désolée
    Colette

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  6. Bonjour,
    Le bonheur des uns fait le malheur des autres dit-on, ça a l'air de se confirmer aussi dans le pays franco-canadien hein ?
    Y'a du retard à l'allumage en pays Dieppois ??

    Je voulais dire aussi (à Nath) que si on te dit que le Mont St Michel est en Bretagne (je l'entends d'ici), que nenni, c'est bien normand et c'est tant mieux, parce que la Normandie, c'est plus près de chez moi que la Bretagne ;);)

    Bonne continuation/Colette

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  7. BONJOUR THALIE, VA VOIR TES MESSAGES DANS TA BOITE DE COURRIEL...JE T'AI LAISSÉ UN MESSAGE IMPORTANT ET IL FAUT QU'ON COMMUNIQUE ENSEMBLE...
    CHROUSTIANE

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  8. vous êtes prisonniers dans les oubliettes du monastère ? Bon, c'est pas bien grave, vous prenez la première à droite, la quatrième à gauche, vous descendez les escaliers sur 5 étages et vous tombez directement dans la cave de la Mère Poularde...


    Je ris, mais je trouve ça inquiétant ...d'habitude tu écris tous les jours ...tout va bien ?

    Colette

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  9. Ne t'inquiète plus ma belle Colette, nous avons fini par retrouver la civilisation ! Nous n'avions pas accès au wi-fi pendant quelques jours, c'est tout. Nous sommes en ce moment à Caen et je pressens que je vais avoir de la difficulté à partir d'ici aussi....C'est pas ma faute, j'suis une petite bête qui s'attache ;)

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  10. Super, le GPS les a remis dans le droit chemin :)
    Un parent né à Caen nous a fait connaitre la région à une époque.
    As tu gouté à leur teurgoule, c'est un riz au lait à la cannelle cuit des heures en four traditionnel.
    Ah oui, c'était sans penser au jean...

    Abbaye aux hommes, aux dames si vous avez le temps.

    Pas de promenades sur les plages de Trouville, sur les planches de Deauville ? ça doit être vivable maintenant que les estivants se sont remis à la tâche.
    Colette

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  11. Je n'ai goûté rien de rien à Trouville ou à Deauville pour la très bonne raison qu'il s'y tient cette fin de semaine le festival du cinéma américain..... Encore une fois la foule !

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  12. Bah oui ! Enfin quelqu'un qui me comprend ! :p

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